L'histoire du monde
et ses évènements majeurs

Les Origines

Livre I. Les entrailles d'Ada (Manuscrits des peuples)

es Alpha, car à l’origine ils étaient tous des Alpha, sont des entités intelligentes d’un autre monde ou peut-être d’une autre dimension… Tout cela est encore obscur et ce qui nous a été révélé sur eux est pauvre en détails. En outre, nous en parlons avec nos mots mais les termes qui définissent leur communauté ont une réalité beaucoup plus complexe que ce que notre vocabulaire peut définir.
La hiérarchisation de leur société ressemblait étrangement à celle d’un orchestre, ou d’une chorale. Ce qui est certain c’est qu’ils servaient un même maistre, Grand Chef d’orchestre, dont le nom est imprononçable en langue du commun. Ce dernier avait trois charges distinctes ; Composer, Instruire et Réformer et chaque Alpha prenait ministère dans l’un de ces services.

A l’intérieur de chaque ministère nous avions un chef de pupitre, des choristes et des musiciens. Ils vivaient en paix bien qu’il y avait en chacun un esprit martial et qu’ils se différenciaient par une note propre et unique. Je le répète, tout ceci est obscur… Après un temps qui n’en est pas un, un chef de pupitre se distingua et le Grand Chef d’orchestre en fit son chef de chœur. Il était beau et surpassait les autres Alpha en intelligence. Après un temps qui n’en est pas un, ce dernier envia la position de son maistre et il rassembla peu à peu les voix de ses frères contre leur père.

Celui que nous appelons en langue des elfes « Le Nom », le laissa composer une note discordante jusqu’à ce qu’il n’existe plus de pardon pour lui et le renia. Mais une armée d’Alpha ralliés à sa cause le rejoignit. Ils prirent ensemble possession du Brahma-Loke qui était une composition vierge du Nom dans les abîmes non loin du monde primordial, il y vivait d’ailleurs les prémices d’une nouvelle création. Les Alpha intronisèrent le rebelle en s’agenouillant devant lui et ils l’appelèrent l’Astre car il était magnifique et il avait chuté comme une étoile dans le ciel. Ces Alpha prirent le nom de « Malakh » pour se différencier définitivement de leurs frères restés fidèles au Grand Compositeur.

Sur cette terre, affaibli par l’éloignement d’avec son père, l’Astre s'accoupla avec ses frères pour accroitre ses forces et générer de nouvelles notes. Sa semence maudite donna naissance aux créatures Profanes qui commencèrent bientôt à entacher le monde Primordial. Alors Le Nom se leva et se mit à composer, les Alpha chantèrent et jouèrent les murmures de leur maistre et il y eu la guerre. La terre se morcela et le Brahma-Loke fut perdu. Le Nom arma ses Alpha qui bâtirent une porte entre Nehem et le royaume primordial et ils chassèrent les Malakh le plus loin possible car les notes du chaos et celle de l’univers généraient autour d’eux de nouvelles gammes, naturelles et spontanées. Les Alpha les aidèrent à se développer et aimèrent les filles du vent mais les Malakh désirèrent les filles du soleil qu’ils séduisirent.

Il y eu une sélection entre les notes justes et les notes discordantes et chacun devinrent des peuples. Parmi eux marchaient sur la terre des Champions et des Géants. Lorsque la porte fut scellée, des Alpha furent désignés pour continuer à protéger l’entre deux mondes. Parmi eux, il y avait le Gardien des clés avec sa division, ses peuples et ses créatures vivantes. Les autres, devinrent les Omega lorsqu’ils partirent au loin avec leurs propres peuples pour défendre les limites des terres sacrées. Et enfin, aux limites du monde, sous les ordres de l’Astre, les Malakh s’organisaient déjà pour tenter de ramener à eux le reste de la composition que la Grande Guerre avait instrumentée.

Contes oubliés de Kanâ'Han

n Homme avait trois fils ; Abdel’Zuul, Fayem et Ne’Hemya. Abdel’Zuul avait pris femme et elle conçu Kanâ’Han.

L’Homme était quelqu’un de juste et enseignait à ses fils à observer la Bonne Morale. Quand son père mourut, Kanâ’Han fut désigné par son grand-père pour poursuivre son œuvre lorsqu’il mourrait lui aussi. En effet, le vieillard avait gravé sur son bâton une langue nouvelle qui se lisait et se narrait mais Kanâ’Han avait une bonne mémoire et ne chercha pas à développer ce langage écrit. Il demeura avec les siens dans son pays d’origine et se suffit à transmettre la Bonne Morale orale que ses descendants appelèrent la Parole Vraie de Kanân. Mais Fayem souhaitait enrichir cette langue qui pouvait s’inscrire dans le temps au-delà de toute génération. Cependant il n’était guère doué pour l’étude et fit appel à Ne’Hemya.

Ne’Hemya apprit de son père et lorsque ce dernier mourut à son tour, il fit un songe. Il vit une marée de femmes et d’hommes aux multiples origines se jeter sur le bord d’une rivière afin d’y boire mais rien n’y faisait, l’eau ne les rafraichissait guère. Ils tentèrent de remonter à la source mais ils se perdirent. Cette masse avait un point commun, ils portaient tous la marque du clan de Ne’Hemya.

Après avoir fait ce rêve, Ne’Hemya annonça à Fayem qu’il fallait qu’il parte pour que les enfants d’Ada n’oublient pas d’où ils venaient. Fayem décida de se joindre à lui et tous deux s’en allèrent avec leurs familles après avoir fait leurs adieux à leur neveu Kanâ’Han et au reste du clan.

Ils voyagèrent longtemps et très loin tout en enseignant à ceux qui l’acceptaient, l’écriture de la langue Ne’Hemite et à la parler selon les lois de la Bonne Morale. On retrouve des traces de leur passage dans la région d’Alkhar, jusqu’à la Péninsulte de Catantes. En ces temps-là, il n’y avait point de peuple uni mais des ethnies nomades et beaucoup d’entre elles se sont jointes aux deux hommes.

Un jour, Fayem considéra l’ensemble des leurs et les trouva nombreux, fatigués et affamés par la route. Il décida alors de se séparer de son frère. Tous deux conclurent un marché et Fayem monta un peu plus vers le nord pour s’y installer avec ceux qui souhaitaient rompre avec le nomadisme. Ne’Hemya continua d’enseigner mais son propre peuple devint tout aussi nombreux.

A sa mort, ses fils revinrent auprès de Fayem et ils retranscrivirent l’ensemble des œuvres de leur père. Dans ces rouleaux, Ne’Hemya portait le nom de Père des Nations et de Prophète Silencieux. Si bien que les générations suivantes en déduisirent qu’il était leur ancêtre commun et qu’il avait été le fondateur de leur peuple. Ils se donnèrent le nom de Nehemite alors qu’ils forgeaient les bases de leur jeune nation. Le terme de Nehem apparut peu après, désignant une zone délimitée que l’on ne pouvait franchir.

Extrait de « L’Histoire des Hommes et des Nations,
d’après les textes et rouleaux des fouilles n°601,
- Secteur archéologique d’Envel »,
Palais et Archive de Varenne.

Ada Elnehem

« Source débordante de vérité
Malgré maintes absurdités
L'eau coule de ses failles
Sang coulant de mes entrailles
Ces goûtes s'éparpillent sur la pierre
Larmes éparpillées sur ma chair
Elle attend la sècheresse
Comme j'attends mon heure

Mais bien avant qu’elle craquelle
L’homme en fait sa belle
La modèle de ses doigts
Forme et aplanit sa foi
Caresse le corps d’argile
Elève sa silhouette gracile
C'est là son œuvre, sa prouesse
Comme une note de bonheur »

Chant Nehemite sur la naissance du monde,
– Région d’Alkhar, An 60
Livre II. Les Contemporains de Nehem

« […] La plus grande organisation du Royaume de Faye est son Ordre de Chevalerie, appelé les Lions de Faye. Si ses origines sont anciennes, il n’y eut qu’une poignée d'hommes qui fit son histoire.

En l’an 729, un ennemi lointain et inconnu fit son apparition à l’horizon des côtes enveliennes. Deux jeunes princes et leurs frères d’armes partirent de Faye pour rejoindre leur allié. Ces grâces, le prince Conrad et le prince Dogmaël, les deux fils du roy de l’époque y brillèrent et cette guerre en fit des hommes de valeur.

Une flotte constituée de gros navires de guerre était en effet apparue du jour au lendemain au sud du Golfe et vint déverser d’immondes créatures sur leurs côtes sauvages. Ces dernières étaient menées par ce qui ressemblait de loin à des êtres humains mais aucun d’eux ne se retrouva parmi les prisonniers car ils avaient la fâcheuse tendance à se donner la mort. En revanche, il y avait des créatures douées de parole mais le dialecte étrange donna du fil à retordre aux Honorables Lettrés. Mais leur méconnaissance de l’ennemi marque encore les enveliens d’une sourde inquiétude pour l’avenir […]

Ils en comprirent quelques bribes concernant un empire habité par des êtres à la peau sombre adeptes du sang, gouvernés par un maistre suprême, un géant monstrueux mais reconnu comme leur Empereur à tous. Grâce à une technologie de pointe, du moins pour l’époque, à un Ost bien formé et au soutien des chevaliers Faye, Envel réussit à les repousser en 736.

[…] Le prince Dogmaël devint le Grand Maistre de l’Ordre et à la suite de la mort du roy, Conrad Le Jeune prit la couronne en l’an de Grâce 746. Les deux hommes perpétuèrent la tradition de protéger leurs frontières communes avec l’Est et s’il semble au regard du monde que le contact est nul entre les deux royaumes, certains méfiants racontent que le roy et les dirigeants du royaume de l’Est sont pourtant en étroite relation.

Avant son retour à Faye, le prince Conrad avait épousé une jeune guerrière envelienne mais aux origines plus lointaines. Deux filles naquirent de cette union ; la princesse Léonessa et la princesse Ophélie.

En 750, la Reyne de Faye, Victa La douce, perdit la vie dans un incendie et la princesse Léonessa qui en fut témoin, en sortit traumatisée au point de ne plus se montrer en public, que masquée ou couverte d’un voile […]

[…] Nostre bon Roy Mareck de la maison de Weathertop, succéda à son père en l’an de Grâce 755, 26 ans après la guerre. Inexpérimenté mais ambitieux, il nomma un roturier au poste de Chef des armées d’Envel en la personne de Coddarick et le prince Uiseann, son frère cadet, comme Maréchal des forces navales. Il consentit cependant au mariage arrangé que ses conseillers lui mandèrent et il épousa la fille d’Arky’n, roy de Damot, une civilisation à l’extrême méridional dans l’espoir de trouver chez eux un jour des alliés de valeur […]

Extrait de « Histoire des ambassades entre les royaumes de Faye et d’Envel »,
- Secteur diplomatique d’Envel,
Palais et Archives de Varenne, An 761

« […] Nos troupes ont retrouvé la trace des créatures. Elles seraient entrées par le nord du pays et remontaient les Tristes Marécages en direction des frontières de l’Est. Cette nouvelle incursion de l’Empire Noir, bien que beaucoup plus discrète que la précédente, occasionne un grand remu ménage au sein des Coteries. Mareck ne règne que depuis 6 ans…

Comme lors de la première guerre, les bêtes semblaient être menées par des humains mais cette tendance à se donner la mort rend difficile la prise de prisonniers, encore une fois. Ces chers Honorables du Savoir, ont malgré tout compris qu’ils étaient à la recherche d’une « arme » cachée sur les terres du Royaume de l’Est.

J’ai du mal à le croire… Si une arme se trouvait sur ce territoire bizarre, quelqu’un l’aurait trouvée depuis longtemps ou alors les gens de l’Est en auraient usé contre nous, ce n’est pas comme si on ne voyait pas parfois des ombres quand la nuit vient. Il y a forcément quelqu’un là-bas. Je suis persuadé qu’il s’agit encore d’une excuse de politicien pour justifier l’envoi de forces armées à l’est. Ce sera sans moi !

[…] Ils ont encore envoyé ces « choses » mais cette fois plus au nord encore. Heureusement, les nains les ont repoussés jusqu’à nous et on s’en est occupé. Cela devient ingérable, ils gagnent de plus en plus de terrain, ils sont décidés à passer à l’est. C’est comme s’ils apprenaient de nous […] Mareck a pris les devants, nous montons une délégation et partons pour Faye. Eux sauront quoi faire. »

Journal d’un Officier Envelien

Les Chroniques

Mémoires I. Nous sommes en 761, à l'aube d'une nouvelle Ere...

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